Dans le cadre de l’action Ruptur « Le Coup d’Après Mobilité », 4 membres, ayant participé chacun à des échanges lors d’ateliers sur cette thématique, nous livrent leur témoignage, leur vision et leurs ambitions dans le cadre de leurs activités.
Témoignages publiés le 4 juin 2020
Au-delà de la question sur le mode de transport et quelle énergie est la meilleure (même si le déplacement le plus propre est celui qui ne s’effectue pas), il faut se poser la question de la dépense énergétique nécessaire à son déplacement : faut-il continuer à prendre sa voiture seul dedans pour aller chercher son pain situé à 2 km ou aller en ville pour rester coincé dans les bouchons ? => La réponse est bien entendu « non » et la question de l’efficacité énergétique en fonction de son déplacement doit être posée. En effet, il faut raisonner lors de chaque déplacement selon un ratio qui doit prendre en compte le meilleur rapport entre la masse transportée en kg (la ou les personnes), la surface au sol projetée du véhicule en m², le poids du véhicule en kg et la distance à parcourir en km. => La question doit être pensée, non pas dans le changement de véhicule du thermique vers l’électrique comme les politiques veulent nous faire penser, mais vers la consommation d’énergie dépensée nécessaire à son déplacement.
Je souhaite donc proposer un produit de déplacement individuel avec un bon ratio Vitesse / Surface projetée / Poids du véhicule / Distance, que l’on peut mettre dans son coffre ou qui nous accompagne avec nous dans les transports en commun. Je veux prouver qu’il est possible de concevoir, fabriquer et vendre un produit avec un maximum de Made in France, en circuit court, en respectant les concepts de l’économie bleue de RUPTUR. Remplacer l’usage de la voiture en hypercentre avec un produit fun et responsable.
C’est le sens de ma contribution dans RUPTUR et ma volonté en ayant créé ma société spécialisée dans la mobilité douce et durable, proposant un produit moins énergivore qu’une voiture et beaucoup plus multimodal qu’un vélo. Sensibiliser, former et bousculer nos habitudes en changeant notre logiciel de pensée unique sur la mobilité, en sortant du tout voiture ou tout vélo, en permanente opposition dans les médias, sans alternative possible.
Karim TARZAIM
Dirigeant de la société CELERIFERE
Chez GRDF, nous sommes pleinement engagés dans le développement de la mobilité au Gaz Naturel Véhicule et au BioGNV, sa version 100 % renouvelable. Les atouts économiques et écologiques de ces carburants sont indéniables et répondent dès aujourd’hui aux nouvelles exigences politiques en matière de mobilité durable ainsi qu’aux attentes des utilisateurs, des collectivités ou des entreprises. En utilisant comme source d’énergie le biométhane, il est désormais possible de s’engager sur la voie d’une mobilité plus respectueuse de l’environnement, qui favorise l’économie circulaire et l’indépendance énergétique du territoire.
Nous sommes convaincus que les énergies pour la mobilité durable peuvent être complémentaires, c’est même une nécessité. L’usage du GNV comme carburant trouve sa place naturellement sur le transport de marchandises et de personnes sur des distances de plusieurs centaines de kilomètres ce qui correspond bien aux besoins de la région ligérienne. Il est donc nécessaire que l’on travaille avec l’ensemble des acteurs des territoires : les collectivités locales, les entreprises, les constructeurs, les autorités organisatrices des transports, les syndicats d’énergies et les associations comme RUPTUR pour développer le GNV comme un carburant alternatif incontournable afin de limiter la pollution atmosphérique et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il est très intéressant de participer au Chantier Ruptur « le coup d’après » car il favorise les initiatives de demain. Et dans ce « nouveau monde » qui se dessine, il sera très intéressant de favoriser la production de biométhane. Une énergie locale et renouvelable qui permet de se chauffer, cuisiner et de se déplacer.
Antony LEROY
Délégué Territorial Vendée GRDF
Après 24 ans d’expérience dans l’artisanat automobile, dont 15 ans à la gérance de mon propre garage, je ne peux que constater qu’on est dans un modèle économique de surproduction à l’extrême. Notre système sociétal actuel crée un déficit beaucoup trop important pour perdurer sans changements importants. Déjà, chaque année, notre consommation de ressources à l’échelle mondiale surpasse ce que la Terre arrive à produire annuellement. Cette situation d’insuffisance des ressources risque de s’accentuer si rien n’est fait, surtout avec la croissance démographique importante. Le passage obligé à des politiques de développement durable constitue notre meilleur investissement pour l’avenir de l’humanité.
Depuis la conversion de l’élèctrocox, j’ai pu, avec le soutien des élus du département de la Vendée et de la région des Pays de la Loire, participer à la mise en place d’un cadre légal en France. C’est la preuve que chacun d’entre nous à la possibilité de faire bouger les choses. Je compte continuer, avec mon entreprise e-Néo, à développer des solutions de mobilité décarbonée électrique et hydrogène dans les secteurs du transport, du BTP et de l’agricole avec une vision de réemploi des véhicules déjà produits et ainsi préserver les ressources.
Je suis heureux d’avoir sollicité Ruptur dès le début du confinement pour créer « le coup d’après », je suis impressionné par le nombre d’entreprises qui se sont mobilisées avec une volonté d’agir. Je me sens rassuré car je ne suis pas seul à vouloir agir et je suis convaincu que tous ensemble, nous pouvons créer une nouvelle économie positive ! Bref, le chantier ne fait que commencer, la feuille de route est écrite et je réponds présent pour agir ?.
Jérémy CANTIN
Artisan de la mobilité – Dirigeant E-NEO et Brouzils AUTO
MA VOIX : depuis 30 ans, avec mes belles équipes, je m’efforce de faire progresser le recyclage des matériaux et par la même, la maîtrise de nos ressources. Nos pays, riches, le sont notamment de leurs déchets, que majoritairement nous enfouissons ou incinérons. Les ressources mondiales viennent chez nous se faire détruire, on peut continuer ainsi encore pour voir ce que ça fait…. Ou anticiper le monde qui nous attend.
Nos activités entrent progressivement dans la logique de l’économie circulaire, avec des solutions locales de recyclage, ce qui est une forme d’économie bleue.
Le tableau est presque parfait, mais les déchets et les matières inertes représentent quasiment la moitié du transport routier….
Nous avons logiquement, pour être crédible avec notre engagement, l’obligation de travailler sur cet impact.
Plusieurs actions sont possibles à notre niveau :
• Maîtriser les émissions de gaz à effet de serre par l’utilisation de solutions plus vertueuses.
• Travailler la supply chain de nos activités afin d’en optimiser au maximum les étapes.
Travailler sur le déplacement des salariés (cette dernière action, TRIPAPYRUS étant entreprise d’insertion, prend un vrai sens dans la lutte contre l’exclusion, indispensable à la mutation de notre société).
Paul CLEMENT
Président de la SCOP TRIPAPYRUS ENVIRONNEMENT
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